Indécision vocationnelle et intelligence émotionnelle

Du collège à l’université, un étudiant sur trois change de programme au cours de ses études, les statistiques affirment que plus d’un étudiant sur deux vivra une réorientation après le secondaire. Ces changements peuvent avoir des conséquences négatives sur l’épanouissement des jeunes, on site : la longueur des études, sans négliger l’impact sur le plan financier et l’état psychologique.

L’indécision vocationnelle se définit par l’incapacité d’une personne à exprimer un choix quand elle est invitée à le faire, ceci peut engendrer doute, hésitation, flou, désorientation.

L’indécision est souvent liée à l’échec scolaire, l’abandon des études, l’insatisfaction personnelle ou encore une faible estime de soi, les causes sont souvent liées à :

  • La personnalité : l’obligation de choisir provoque un état d’anxiété
  • La méconnaissance du marché du travail : le manque d’informations précises pour choisir et l’impression que tous les métiers sont attirants
  • Des croyances erronées : « les études sont inutiles » « je dois avoir la certitude de faire le bon choix » ou encore « je choisis une profession pour la vie ».

Dans cette situation d’indécision, plus la personne est anxieuse, plus il lui est difficile de garder un raisonnement logique et des idées claires, et bien plus encore, son estime de soi baisse, ce qui augmente encore l’état d’anxiété, tel est le cercle vicieux de l’indécision vocationnelle.

L’accompagnement dans ce cas consiste à amener la personne vers une maturité vocationnelle : le niveau de connaissance de soi, de son environnement, la capacité de manifester un certain sens de l’autonomie et de la débrouillardise, afin de se fixer des buts relatifs à son devenir professionnel.

Pour rompre ce cercle vicieux, l’intelligence émotionnelle a toute sa place. De nombreux auteurs soutiennent que les objectifs, les projets et les besoins de chaque individu sont liés aux émotions.  Les émotions motivent l’action, la régulent et permettent le développement d’une vision juste concernant la construction de la décision et du choix professionnel. Ainsi, l’intelligence émotionnelle semble avoir plus d’importance que l’intelligence cognitive (Daniel Golman (1995)).

On distingue alors quatre dimensions de l’intelligence émotionnelle (Bar-on (2002) :

  • la dimension intrapersonnelle : la conscience de ses propres émotions, ses forces et faiblesses ainsi que la capacité d’exprimer ses propres sentiments et besoins ;
  • la dimension interpersonnelle : la capacité d’établir des rapports avec les autres et comprendre leurs sentiments ;
  • la dimension Adaptabilité : la capacité de s ‘appuyer sur ses émotions pour établir des stratégies d’action efficaces de résolution de problèmes ;
  • la dimension gestion du stress : la capacité de gérer et contrôler ses émotions stressantes de manière adaptative et maitriser son anxiété.

Ainsi, les jeunes qui développent une intelligence émotionnelle, ont davantage confiance en leur capacité à prendre des décisions dans le domaine scolaire et professionnel en rapport avec leurs propres intérêts, leurs valeurs et leurs besoins. Ils sont capables de les communiquer efficacement durant le processus de conseil d’orientation et choisissent des options qui leur apportent satisfaction. L’accompagnement vers la maturité vocationnelle permet donc d’épauler les individus dans la construction de leur projet professionnel.

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