L’adolescent et la quête d’identité

L’adolescent et la quête d’identité

Qu’est-ce que l’adolescence, cette phase de vie qui n’est pas toujours facile à traverser pour certains jeunes… ?

Adolescence vient du mot latin « adolescere » qui signifie « grandir vers ».

Le mot adolescent vient du latin « adulescens », qui signifiait dans la Rome antique « celui qui est en train de croître ». Il s'adressait uniquement aux jeunes hommes de 17 à 30 ans. Les femmes n'étaient pas concernées, car elles se mariaient dès lors qu'elles étaient sorties de l'enfance et n'avaient donc pas « d'adolescence ».

Le terme adolescence a disparu pendant plusieurs siècles. Au Moyen Age, le terme « adolescent » n'existe plus car le garçon se prend en charge très tôt, dès 14 ans et 12 ans pour les filles. A cette époque, l'espérance de vie était très courte, moins de 30 ans, il n'y avait donc pas de place pour cette période de vie. On passait de l'état d'enfant à celui d'adulte.

C'est au siècle des Lumières et au XIXè siècle, qu'on a vu naître cette nouvelle classe sociale. Cela résulte de plusieurs facteurs :

  • Tout d'abord l'augmentation de l'espérance de vie, due notamment aux progrès de la médecine,
  • Puis les travaux de certains psychologues qui ont reconnu un statut à cette tranche d'âge. Notamment les travaux d'Agnès THIERCE dans L’histoire de l'adolescence : « L'adolescence est devenue un sujet convoité par les religieux et les laïcs pour savoir qui allait prendre en charge l'éducation de ces jeunes ».
  • Enfin le développement de la scolarité et la fin du travail des enfants avec les lois de Jules FERRY sur l'école obligatoire pour les enfants de 06 à 16 ans.

Pour David LE BRETON, socio-anthropologue, spécialiste de l'adolescence, celle-ci est née dans les milieux bourgeois du XVIIème siècle, « en résultat d'un changement d'affectivité au sein des familles, au moment où s'inventait aussi l'enfance » et d'ajouter qu'elle constitue pour nos sociétés « une période plus ou moins longue entre l'enfance et la maturation sociale, une période de formation scolaire ou professionnelle ».

Le jeune n'est plus un enfant, sans disposer encore des droits ou de la latitude d'action d'un adulte. Cette période est d'abord la résolution pour lui de la question de sens et de la valeur de son existence. L'adolescence est en effet un temps de suspension où les significations de l'enfance s'éloignent tandis que celles de l'âge d'homme ou de femme se laissent seulement pressentir... » (LE BRETON, 2013).

Comme le souligne Pierre G. COSLIN, professeur de psychologie de l'adolescent à l'université René Descartes et directeur du Groupe d'études et de recherches en psychologie de l'adolescent, dans son ouvrage « Psychologie de l'adolescent », le XXè siècle est l'apogée de la prise en considération de cette population, on parle de « culture jeune ». On s'intéresse à cette catégorie de personnes à travers le langage, la mode, la musique, les comportements, l'alimentation.

L'adolescence est considérée comme une étape de vie à part entière, une phase dense en expériences pour la population concernée avec de forts impacts émotionnels. C'est une période déterminante dans la construction de soi.

On dénombrait 100 000 élèves en 1900, trois millions et demi en 1963 et près de six millions à l'aube du XXIème siècle. Aujourd’hui, les adolescents constituent une classe qui a sa propre culture.

Pour l'Organisation Mondiale de la Santé, l'adolescence est « la période de croissance et de développement humain qui se situe entre l'enfance et l'âge adulte, entre 10 et 19 ans ».

C'est une période de transition qui se caractérise par un rythme de croissance élevé et des changements psychologiques importants, c’est une période de changement identitaire intense en raison de toutes les transformations corporelles, mentales, sexuelles et sociales. C’est une période de fragilité et d’incertitude. L'adolescent doit faire face à une réorganisation complexe. La puberté marque le début de l'adolescence. Les transformations physiques liées à la puberté déclenchent des transformations psychiques qui contribuent à la construction identitaire et en particulier l'identité de genre, féminin, masculin, qui se construit au fil du temps.

Les transformations physiques résultent pour la plupart de modifications hormonales, le corps de l'adolescent se transforme pour passer de celui d'un enfant à celui d'un adulte.

L'adolescence est aussi une phase de transformation au niveau du cerveau. L'adolescent va développer une nouvelle forme d'intelligence, qui va progressivement passer d'une intelligence concrète à un mode de pensée abstrait. On parle de maturation neurologique. Le cerveau des adolescents peut être comparé à une fusée qui a besoin de beaucoup de carburant pour décoller et qui n’atterrit pas toujours à l'endroit désiré ! C'est une phase d'ébullition de l'esprit.

C'est aussi une période de quête d'autonomie où les adolescents mettent en place des mécanismes de défense pour faire face aux nombreux changements qui les impactent. Ils doivent également faire un travail de deuil pour avancer vers l'âge adulte et donc progressivement apprendre à se séparer de leurs parents et du cadre rassurant qui existe dans leur milieu familial.

C'est la phase de construction identitaire. Les jeunes doivent faire un travail de recherche de leur propre identité et de l'image satisfaisante de leur « Moi ».

Le désir d'indépendance peut pousser le jeune à avoir une conduite rebelle, à vouloir explorer les limites des règles et des attentes sociales.  Tout cela peut l’entraîner dans une instabilité émotionnelle importante. Même si chaque adolescent est unique, on retrouve certains comportements communs à tous. On peut ainsi distinguer trois phases dans les relations aux autres :

  • La phase dite d'opposition : qui survient entre 12 et 15 ans. Elle commence par une période de régression au cours de laquelle les adolescents ont tendance à être imprévisibles, à s'opposer aux règles, à questionner ce qui semblait acquis pendant l’enfance. Cette étape permet aux jeunes de se construire par opposition. C'est une période de plus grande conscience de soi, le jeune se démarque de l'identification à ses parents, il commence à intégrer les différentes normes sociales, distinctes de celles de la famille.
  • La phase dite d'affirmation de soi :  elle se produit vers 13-16 ans pour les filles et 15-17 ans pour les garçons. C'est une période de revendication où le « je veux » succède au « je ne veux pas ». Elle correspond à un plus grand besoin d'indépendance et de liberté. Survient alors ce que l'on nomme les « conflits de génération » entre les adolescents et leurs parents et les jeunes ont parfois tendance à remettre en question le système de valeurs transmis dans leur éducation. Ils vont commencer à construire le leur et au final, ils finiront avec un ensemble de valeurs transmises et de valeurs nouvelles choisies.
  • La phase d'indépendance : elle se situe entre 16 et 18 ans chez les filles et 18 à 20 ans chez les garçons. C'est une période de déclin des idéalisations. L'adolescent cherche une indépendance affective et peut se passer de ses parents. Il cherche également à construire son indépendance économique. Cette phase est facilitée par l'accès au travail et les relations de couple. A l'inverse le chômage, les doutes quant à l’orientation ainsi que la précarité auront tendance à freiner l'entrée des jeunes dans l'âge adulte.

Chacune de ces étapes peut être complexe à franchir car elle amène une multitude de questionnements sur soi, sur son rapport au monde et aux autres.

Un accompagnement par un coach professionnel facilitera ce cheminement, aidera le jeune à mieux se connaître pour mieux gérer ses interactions et sa communication avec son entourage, à mieux gérer ses émotions et son stress, mais aussi à mobiliser ses ressources pour faire des choix en conscience concernant sa vie personnelle et professionnelle.

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